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  • : carnet-rickshaw
  • : Blog consacré aux Rickshaw Wallahs et relayant un voyage Dhaka-Delhi à vélo-rickshaw (oct 2008-mars 2009)
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30 décembre 2007 7 30 /12 /décembre /2007 23:43

Voilà 16 années que Mohamad a passé le seuil de cette Compagnie de rickshaws. Il est originaire du nord du pays. C’est une dette contractée qui l’a amené à être rickshaw wallah, ici à Dhaka. Il a 36 ans, ne sait ni lire, ni écrire.  Il n’avait « donc » d’autre choix me dit-il, ne pouvait envisager d’autre job que celui de rickshaw wallah. Il loue son rickshaw 80 takas par jour au malek de la compagnie. Il peut espérer 300, 400 takas comme revenu quotidien. Il ne mange, ni de dors ici. Il habite une maison dans le quartier. Son logement est un baraquement de tôle ondulé, de 3 m sur 3 environ, au milieu d’autres. Le plafond est bas. Il faut veiller à ne pas se blesser avec les pales du ventilateur qui tournent. Sur la droite en entrant, une commode, une étagère. Au fond à droite, le lit, coincé sur sa gauche par une seconde commode. Accroché au dessus du lit, un tube néon assure l’éclairage.

Sur l’étagère, la vaisselle et quelques ustensiles de cuisine, en alu. Une planche de bois est suspendue au dessus de l’une des commodes. Deux ou trois sacs de toile reposent dessus. La cuisine est à quelques mètres, à l’extérieur, commune à plusieurs foyers.

Mohamad vit ici avec sa femme, ses deux enfants. Sa petite fille a 6 ans, son petit garçon en a 4. On a du mal à se tourner à 4 dans une dizaine de mètres carrés. Sa femme travaille dans une entreprise de confection. Elle semble être couturière. Elle réajuste les pièces défectueuses.

Les conditions de travail de rickshaw wallah sont difficiles me dit-il. Il faut se battre avec des clients « foreigners and no foreigners », qui ne veulent pas payer, avec des policiers qui ont parfois des comportements « ambigus » pour certains. Il y a le corps aussi qui fatigue. Le premier soir me dit-il, je ne pouvais plus marcher. Les courbatures sont là, toujours.

Ca fait 16 ans que ça dure, cette vie…

 

Jean-Louis

(à suivre)

 

Ps : rencontré à la Compagnie de rickshaws où travaille Mustaffa, Mohamad nous a invité, un ami et moi, à déjeuner chez lui

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