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  • : carnet-rickshaw
  • : Blog consacré aux Rickshaw Wallahs et relayant un voyage Dhaka-Delhi à vélo-rickshaw (oct 2008-mars 2009)
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 23:59

Vous partagerez ici la vie des Rickshaw-Wallahs telle que je l’ai vécue, telle qu'ils me l'ont racontée. Vous découvrirez ainsi leur quotidien, leurs conditions de vie.
Vous les rencontrerez
d'abord au Bangladesh,
(http://www.carnet-rickshaw.com/2-categorie-10094837.html) 
ensuite en Inde
(http://www.carnet-rickshaw.com/3-categorie-10094837.html)

Jean-Louis

ps: il s’agit là seulement d’informations recueillies au cours de mon voyage, sans aucune autre prétention. Ce n’est là nullement le fruit d’un travail d’enquête. 
  

 

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 23:57
Quand on a fait le deuil de sa vie au village parce que les récoltes des champs ne subviennent plus au besoin de son foyer,
quand on s’est résigné à quitter les siens parce que les produits de la pêche quotidienne ne permettaient plus à sa famille de s’en sortir,
quand on ne peut plus vivre des produits de la riziculture desquels on vivait jusqu’ à présent, parce que l’eau salée rentrant toujours plus en avant dans les terres et toujours plus profond dans les nappes phréatiques (suite au réchauffement climatique entre autre), altère la production,
quand il ne reste plus que l’illusion d’ aller à la ville pour un avenir meilleur,
quand on ne sait ni lire ni écrire parce qu’on n’a pas eu la chance d’avoir pu aller à l’école, qu’on ne pense pas pouvoir être capable de faire autre chose,
alors le travail de Rickshaw-Wallah apparaît comme le travail le plus abordable, le plus réalisable, le plus simple peut-être.
….
Et en dehors même d’apparaître comme le travail le plus simple, le plus abordable, le plus réalisable,
quand on n’a pas le choix, 
quand on n’a plus le choix,
pour nourrir les siens,
il reste toujours ça, le travail de Rickshaw-Wallah,  .
...
Vu de l’extérieur, il « suffit » de pédaler,
     carnetrickshaw-rick2.jpg 
Il « suffit » de pédaler, quand il fait 40° et une chaleur étouffante,
il « suffit » de pédaler, quand l’atmosphère polluée devient irritable et proprement irrespirable,
il « suffit » de pédaler quand il pleut des trombes d’eaux,
il « suffit » de pédaler et de se frayer un chemin au milieu d’une circulation effrayante où l’unique règle est la règle du plus fort, au milieu des camions, des bus et des voitures qui ont toujours raison face aux rickshaws,
il « suffit » de pédaler en se convaincant que les accidents de rickshaws qui se comptent par centaines, ce n’est que pour les autres.
Bien sûr, dès les premières courses, ces hommes, ces adolescents parfois, prendront de plein fouet la pénibilité de leur travail. Ils prendront parfois des malaises dès les premières centaines de mètres parcourues. Mais n’ayant pas d’autre choix, ils feront quand même le travail.
Ils seront Rickshaw Wallahs...

Jean-Louis

carnetrickshaw-signature-symbole.jpg
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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 00:02

A Dhaka, on estime le nombre de rickshaws à 200 000, chiffre « officiel ». Certains parlent de 400 000, d’autres de 500 000. Leur nombre exact est inconnu car nombreux sont ceux qui exercent sans licence d’exploitation. Les rickshaws sont si nombreux qu’ils en sont devenus un prétexte « facile » pour les autorités pour expliquer les embouteillages de la capitale et sa circulation catastrophique. Prétexte et alibi pour elles pour interdire alors aux Rickshaw-Wallahs certains accès dans la capitale et se lancer sans délicatesse dans la démolition des rickshaws illégaux.

 

Chaque rickshaw doit posséder une licence. Celles-ci sont parfois illicitement copiées. Des contrôles sont parfois effectués par les autorités. Les rickshaws sans licence sont alors confisqués. Ils sont entreposés dans des no man’s lands et laissés à l’abandon.
            

(http://www.carnet-rickshaw.com/5-categorie-10511140.html)
Il semble cependant que certains d’entre eux soient restaurés puis remis selon certains critères à des personnes sans revenu habitant les campagnes ayant formulé une demande auprès des autorités.

 

Le coût d’un rickshaw est de 12000/14000 takas environ (130 / 150 Euros). La très grande majorité des Rickshaw-Wallahs louent leur rickshaw au Bangladesh. Rares sont ceux qui en sont propriétaires. Certains d’entre eux en sont devenus propriétaires grâce à la contribution financière d’un « client » étranger.

 

Les Compagnies de rickshaws à Dhaka sont souvent très bien organisées. Sur un même lieu, on trouve :

- un ou plusieurs mécaniciens entretenant le parc des rickshaws. Ils sont payés par le « boss » de la compagnie

 

              
- un ou plusieurs « dortoirs » à l’attention des rickshaw wallahs louant leur rickshaw à la Compagnie. Ces « dortoirs » sont situés en hauteur, au dessus du parc-garage des rickshaws. Il s’agit d’un plancher bois, à l’air libre, couvert d’une toiture métallique. Les rickshaw wallahs dorment là, allongés les uns à cotés des autres. La nuitée est gratuite.

           

- un espace pour prendre les repas : un cuisinier se charge des achats et de préparer les repas des rickshaw wallahs. Il est secondé parfois par sa femme, ou par des femmes habitant le quartier de la Compagnie. Il n’est pas payé par le « boss » de la Compagnie. Il sollicite les rickshaw wallahs souhaitant prendre leur repas. C’est de cette somme quémandée qu’il tirera profit pour son salaire .

          

- un espace pour la toilette des rickshaw wallahs : une fontaine dans un coin de la cour permet aux rickshaw wallahs de faire leur toilette. Ils font leur toilette habillés, gardant leur lungi. Il n’y a aucune « intimité » possible dans cette vie en communauté. Des cabinets de toilette fermés des plus rudimentaires, sont à leur disposition. Les conditions d’hygiène sont très très précaires, les odeurs nauséabondes.

           

De telles Compagnies ne semblent exister qu’à Dhaka. En milieu rural, ou dans les autres villes du Bangladesh, les Compagnies ne semblent assurer que la location et l’entretien du rickshaw.

 

Certains rickshaw wallahs ne travaillent qu’à la demi journée. Le rickshaw est ainsi loué sur 24 heures à deux rickshaw wallahs. Le coût de la location s’en trouve divisé par deux.

Certains préfèrent travailler la nuit, le coût des commissions étant doublé.

 

La vie en communauté n’étant pas des plus faciles (ce sont parfois plus de 100 rickshaw wallahs qui sont hébergés dans les Compagnies), certains d’entre eux préfèrent vivre et dormir dans la rue.

 

En province, dans les campagnes notamment, les maleks (propriétaires de rickshaw) n’ont parfois que deux ou trois rickshaws à louer. Ils ont un « job » autre à coté. Cette activité n’est pour eux qu’un moyen substantiel « d’arrondir » leurs fins de mois.

 

Il est semble-t-il nécessaire à Dhaka de « parler » anglais pour se tenir à proximité des hôtels fréquentés par la clientèle étrangère. Il semble que ce soit là le critère de « sélection ». Il existe une différence « notable » des conditions de vie entre les rickshaw wallahs qui travaillent auprès de ces établissements et les autres. Les courses avec les « foreigners » se font payer plus chères

 

Des cuisiniers assurent les repas du milieu de journée dans les rues de Dhaka, pour les rickshaw wallahs qui ne retournent pas à leur Compagnie, ou pour tout autre personne. Le coût est de 30 takas environ (riz, viande, dal)

      

 

Les Rickshaw-Wallahs sont parfois amenés à faire de nombreux kilomètres. Un rickshaw wallah de retour d’une course m’a ainsi accompagné pendant 30 kms. Il aura parcouru 60 kms dans sa journée.

 

Les Rickshaw-Wallahs que j’ai rencontrés: 

- Ils ne savent souvent ni lire, ni écrire

- Ils sont devenus rickshaw wallahs parce qu’ils ne savent et ne peuvent rien faire d’autre disent-ils

- Ils se plaignent

     de la difficulté physique à pédaler

     des conditions de circulation (pollution, risque d’accident…)

     de la difficulté de se faire payer par les clients quels qu’ils soient (bangladeshis ou étrangers)

     de la police avec qui ils ont des relations « ambiguës »

     de la difficulté de leurs conditions de vie (nuitées, repas…)

     du peu d’argent gagné

     d’être mal considérés par leurs concitoyens

 

Tarif de location – Salaires :

Suite à mes rencontres et aux croisements d’informations, un rickshaw se loue sur Dhaka de 80 à 100 takas la journée suivant l’état du rickshaw. Le tarif de ces locations est divisé par deux en province, variant de 30 à 40 takas.

Un Rickshaw-Wallah peut espérer gagner autour de 400 Takas dans une journée sur Dhaka (il doit retirer le tarif de sa location sur ces 400 takas). 

 

Je me suis rendu compte en sillonnant les routes du Bangladesh,  combien les Rickshaw-Wallahs sont essentiels à l’économie du pays. Leur nombre, tant en milieu rural qu’en milieu urbain est proprement « hallucinant », inimaginable. C’est là le signe qu’ils pallient sans doute aux insuffisances des moyens de transports (transport en communs et fret de marchandises) et qu’ils sont d’un coût abordable pour la population bangladeshie.

Les transports en communs étant encore mal organisés et de mauvaises qualités (correspondances aléatoires, prix « fluctuants », confort inexistant…), les bangladeshis ne sont pas près à abandonner les déplacements en rickshaw, si bien même les autorités prennent des mesures radicales visant à interdire dans les villes certaines rues aux rickshaw wallahs. La suppression des rickshaws serait ainsi un non sens pour bon nombre de bangladeshis.

 

Ps :  1 euros = 96 takas (nov 2008)

                            Pour en savoir plus:


Portrait de Rickshaw-Wallah :
http://www.carnet-rickshaw.com/1-categorie-10511140.html
http://www.carnet-rickshaw.com/7-categorie-10511140.html
http://www.carnet-rickshaw.com/8-categorie-10511140.html

Le quotidien d'un Rickshaw-Wallah:
http://www.carnet-rickshaw.com/3-categorie-10511136.html
http://www.carnet-rickshaw.com/10-categorie-10511136.html


Jean-Louis


carnetrickshaw-signature-symbole.jpg

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 00:01

Tout comme au Bangladesh, les rickshaws sont si nombreux en Inde que les autorités les rendent « avec aisance », responsables des  embouteillages et de la circulation catastrophique des grandes métropoles indiennes. C’est pourquoi certaines voies, certains quartiers de celles-ci leur sont interdits.

 

Depuis quelques mois, les autorités indiennes se sont attaquées à la mise en place d’une réglementation pour la circulation des rickshaws. Il semble qu’il soit officiellement nécessaire de posséder une licence pour chaque Rickshaw-Wallah et d’avoir une immatriculation pour chaque rickshaw. Dans les faits, bon nombre de rickshaws et de Rickshaw-Wallahs circulent sans aucun de ces agréments.

          
 
Le coût d’un rickshaw est de 7000/8000 roupies environ (110 / 130 Euros). La grande majorité des Rickshaw-Wallahs louent leur rickshaw en Inde. Des Rickshaw-Wallahs sont propriétaires de leur rickshaw grâce à des prêts accordés par des banques.

         

 

Contrairement à Dhaka, les Compagnies de rickshaws à Delhi se contentent souvent de louer les rickshaws et ne s’en tiennent qu’à ça. Certains Rickshaw-Wallahs louent alors une « room » pour se loger, un bien grand mot quand il s’agit de garage à vélos...
 
D’autres vivent dans la rue. Ils utilisent alors les sanitaires mis à la disposition des sans abris par les autorités. On peut y prendre une douche (tuyau d’eau froide mis à disposition) pour 3 roupies, y laver le linge pour 2 roupies le vêtement.

         

Ils dorment alors souvent ensemble dans la rue, à plusieurs, les uns à cotés des autres, pour éviter les vols et agressions. En effet, des sortes de « gang » s’attaquent à eux, leur dérobent leur rickshaw pour les revendre pour un prix modique à des « maleks » peu scrupuleux.

         

D’autres pour autant, préfèrent la solitude et dorment sur leur rickshaw
             

 

J’ai rencontré beaucoup de Rickshaw-Wallahs originaires du Bihar, un des états les plus pauvres de l’Inde, et de l’Uttar Pradesh. J’en ai aussi rencontré originaires du Bangladesh. Certains viennent du Népal dixit certains Rickshaw-Wallahs.

Tous ces hommes, ces jeunes gens parfois, quittent alors leurs proches et s’en vont faire Rickshaw-Wallah à tel ou tel endroit, toujours parce qu’ils y ont un « friend ». Il semble parfois que le « friend » s’apparente davantage à un « recruteur » qu’à un « ami ».

 

Les Rickshaw-Wallahs que j’ai rencontrés sont devenus Rickshaw-Wallahs parce que « no job in India ! » me disent ils. Ils viennent de différents horizons sociaux. Certains d’entre eux sont brahmans. Il semble que Rickshaw-Wallah soit un job « facile » à avoir en Inde.  On l’obtient parce qu’on a été recommandé auprès d’un malek  par un « friend » ou un autre Rickshaw-Wallah. Les maleks recrutent encore.

 

En « province », beaucoup de Rickshaw-Wallahs ne savent ni lire ni écrire. Ils sont moins nombreux dans les grandes villes.

J’ai été très surpris de m’entendre dire souvent par des Rickshaw-Wallahs, que leur job est « no difficult ». Ils avaient un job, « point final ! », et ils étaient alors « satisfied », « satisfied » parce qu’ils avaient là de quoi manger, pour eux, pour leur famille. Après discussion, je m’apercevais qu’il n’y avait chez eux aucune « prise de recul » par rapport à leur situation, aucun sentiment de « révolte ». J’ai trouvé cette « approche » exclusivement en Inde, quasiment jamais au Bangladesh.

 

Tarif de location – Salaires :

Les Rickshaw-Wallahs rencontrés « en province » louent leur rickshaw de 20 à 30 roupies la journée, en gagnent 100 à 120 par jour. Leur salaire peut  augmenter sur les lieux touristiques. Ainsi, ils peuvent espérer gagner jusqu’à 200, 300 roupies à Varanasi, Agra ou Delhi pour une location du rickshaw à 40 roupies.

 

J’ai eu bien « du mal » à « rencontrer » les Rickshaw-Pullas à Calcutta. Il n’ y a pas de vélo-rickshaw dans le vieux Calcutta. Ce sont donc des hommes qui tirent avec leurs bras des charrettes de bois sur lesquelles prennent place les passagers.

                  

Cela semble d’un autre temps, d’un autre monde. Pourtant, les indiens les utilisent beaucoup. J’ai eu beaucoup de mal « culturellement » parlant à en prendre. Il m’a fallu une semaine avant de monter sur un tel véhicule…Je quittais Calcutta le lendemain…

 

Contrairement au Bangladesh, les Rickshaw-Wallahs sont peu nombreux sur les grandes routes principales. Je ne les ai rencontrés que dans les villes et les villages traversés. Au regard de la circulation, le transport des personnes et le fret des marchandises sur les courtes distances semblent être assurés en Inde par camions et bus, et non par rickshaw comme au Bangladesh.



Ps : 1 euro = 62 roupies (mars 2009)


                                     Pour en savoir plus:

Portrait de rickshaw wallah :
http://www.carnet-rickshaw.com/10-categorie-10511140.html

La presse relaie le voyage et donne la parole aux Rickshaw-Wallahs :
       
http://www.carnet-rickshaw.com/19-categorie-10511136.html


Jean-Louis

 

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